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Promouvoir le changement : perspectives de la table ronde “Mind the Gap : Gender Equality in the Early Careers”
- 7 juin 2024
- Posted by: Anne Laure Armand
- Catégorie: Europe Evénement Executive Masters
“Mind the Gap: Gender Equality in the Early Careers”, événement organisé par les étudiants de l”Executive Master in European Public Affairs and Communication (EPAC)’ d’IHECS Academy et parrainé par Tipik, a réuni des experts en la matière : Lydia Mutyebele Ngoi, Echevine du Logement, du Patrimoine public et de l’Égalité des chances de la Ville de Bruxelles, Annelies Coessens, Chargée de Genre, Diversité et Migration à la Politique de Genre du Conseil des Communes et Régions d’Europe (CCRE), et Jéromine Andolfatto, Chargée de Politiques et Campagnes au Lobby Européen des Femmes.
La table ronde a offert un aperçu des défis et des solutions potentielles pour réduire les écarts entre les sexes dans les environnements professionnels et dans la société en général. Les discussions ont mis en lumière la nature plurifactorielle de la discrimination basée sur le genre et ont souligné l’importance cruciale de changements systémiques pour créer des opportunités équitables pour tous.
L’intersectionnalité fut un thème central des discussions, mettant en évidence les différents facteurs de discrimination vécus par les femmes tels que la couleur de peau, la classe sociale, le handicap et l’orientation sexuelle. Par exemple, les données du Forum européen des personnes handicapées montrent que seuls 20,6 % des femmes handicapées travaillent à temps plein, contre 28,5 % des hommes handicapés. Cette disparité souligne les deux niveaux de discrimination auxquels les femmes handicapées sont confrontées, reflétant à la fois des préjugés liés au sexe et au handicap.
L’éducation a également émergé comme un domaine essentiel pour inculquer l’égalité des sexes dès le plus jeune âge. Au niveau de la ville de Bruxelles par exemple, des appels à projets ont été lancés pour féminiser les programmes et introduire une éducation à l’égalité des sexes dans les écoles.
En comparant la ville de Bruxelles à d’autres villes européennes, Bruxelles se distingue par son approche proactive, avec son Plan d’action pour l’égalité entre les femmes et les hommes réévalué tous les deux ans. Ce dynamisme est assez rare comparé aux autres villes européennes et cela souligne l’engagement de Bruxelles en faveur de l’égalité femmes-hommes. Cependant, Annelies Coessens de la CCRE souligne que toutes les villes ne disposent pas des mêmes ressources et outils pour faire avancer leurs programmes, ce qui montre que les financements sont cruciaux pour donner aux autorités locales leur capacité à lutter pour l’égalité.
Le Plan d’action de la ville de Bruxelles comprend diverses initiatives, dont celles axées sur l’urbanisme. En effet, la planification urbaine peut renforcer les rôles traditionnels de genre dans la société. Dans le cadre du Plan d’Action, une initiative consiste à donner aux rues et places le nom de femmes, célèbres ou inconnues, comme Eunice Osayande, qui était une travailleuse du sexe noire de 23 ans au moment de son assassinat, ou Suzan Daniel, une militante de premier plan pour les droits LGBTQI+. Ces gestes symboliques sont cruciaux pour changer les perceptions et promouvoir l’inclusivité dans les espaces publics. Le Plan d’Action de Bruxelles comprend également des mesures visant à sensibiliser au consentement et à former les agents administratifs aux problématiques de violence à l’égard des femmes.
Les discussions ont également abordé le contexte européen plus large, où la montée de la politique d’extrême droite menace l’égalité des sexes et la démocratie. Les intervenants ont souligné la nécessité pour l’UE de rester ferme face aux pays qui ne parviennent pas à protéger les droits des femmes et à appliquer les directives promouvant l’égalité des sexes.
La transparence salariale est apparue comme un point central de la discussion, les intervenantes mettant en avant les récentes directives de l’Union européenne visant à réduire l’écart entre les sexes. L’une de ces directives, adoptée l’année dernière, est la directive “Travail Egal, Salaire Egal”, qui oblige les entreprises de plus de 250 salariés à rendre compte chaque année de l’écart salarial entre femmes et hommes au sein de leur organisation. Cette transparence est cruciale pour lutter contre les disparités salariales et améliorer la rémunération équitable des femmes dans leur travail. Les intervenantes ont souligné le rôle crucial joué par les législateurs et le secteur public pour faire de l’égalité des sexes une priorité.
Pour l’avenir, un appel a été lancé par l’ensemble du panel en faveur d’un soutien continu aux dirigeants qui défendent l’égalité des sexes. L’importance de la volonté politique et des quotas obligatoires a été soulignée pour accélérer les progrès en matière de représentation des femmes en politique et dans d’autres secteurs. Les participants ont souligné que même si les quotas peuvent être utilisés comme un outil pour corriger les déséquilibres actuels entre les sexes, ils doivent être complétés par des changements sociétaux plus larges pour garantir un impact durable.
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“Mind the Gap: Gender Equality in the Early Careers”, hosted by IHECS Academy’s European Public Affairs and Communications (EPAC) master’s class and sponsored by Tipik Communications, brought together subject matter experts Lydia Mutyebele Ngoi, Echevine du Logement, du Patrimoine public et de l’Egalité des chances, Ville de Bruxelles, Annelies Coessens, Gender, Diversity and Migration Officer, Council of European Municipalities and Regions (CEMR) Gender Policy, and Jéromine Andolfatto, Policy and Campaigns Officer, European Women’s Lobby.
The roundtable event provided an overview of the challenges and potential solutions for closing the gender gap in both professional environments and society at large. The discussions highlighted the multifaceted nature of gender discrimination and underscored the critical need for systemic changes to create equitable opportunities for all.
Intersectionality was a crucial theme, emphasizing the varied experiences of women influenced by factors such as race, class, disability, and sexual orientation. For instance, data from the European Disability Forum highlights that only 20.6% of women with disabilities are employed full-time compared to 28.5% of men with disabilities. This disparity underscores the dual layers of discrimination faced by women with disabilities, reflecting both gender and disability biases.
Education also emerged as a pivotal area for instilling gender equality from a young age. At Brussels city for example, there were calls to feminize curricula and introduce gender equality education in schools.
When comparing Brussels to other European cities, Brussels stands out for its proactive approach, with its Action Plan for Equality between Women and Men which is reevaluated every two years. This frequency is rare among cities and highlights Brussels’ commitment to gender equality. However, Annelies Coessens emphasizes that not all cities have the same resources and tools to advance their agendas, making access to resources a crucial factor in their ability to fight for equality.
The Action Plan of Brussels city encompasses various initiatives, including those focused on urban planning. Urban planning can reinforce traditional gender roles in society through city design. As part of the Action Plan, one initiative is to name streets and public squares after women, be them famous or unknown, such as Eunice Osayande, who was a 23 years-old black sex worker when murdered, or Suzan Daniel, leading activist for LGBTQI+ rights. These symbolic gestures are crucial for changing perceptions and promoting inclusivity in public spaces. Brussels’ Plan also includes measures to raise awareness on consent, and to train administrative agents on violence against women issues.
The discussions also touched on the broader European context, where the rise of far-right politics threatens gender equality and democracy. The speakers emphasized the need for the EU to remain firm in standing up against countries that fail to protect women’s rights and to enforce directives that promote gender equality.
Pay transparency emerged as a focal point during the discussion, with speakers highlighting recent EU directives aimed at narrowing the gender gap. One such directive, adopted last year, is the Equal Pay for Equal Work directive, mandating companies with over 250 employees to annually report on the gender pay gap within their organization.This transparency is crucial for tackling pay disparities and enhancing fair compensation for women in their work. Speakers emphasized the crucial role played by the legislators and public sector in making gender equality a benchmark.
Looking ahead, there was a call for continued support for leaders who champion gender equality. The importance of political will and mandatory quotas was stressed to accelerate progress in female representation in politics and other sectors. Participants emphasized that while quotas can be used as a tool to correct current gender imbalances, they must be complemented by broader societal changes to ensure lasting impact.