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Vulgarisation scientifique

Conférence en ligne ce 21 décembre 2021 de 12h à 13h30 (inscription gratuite mais obligatoire)

Il y a toujours eu une fracture entre le monde scientifique et le grand public et la vulgarisation scientifique est un outil de communication assez ancien. La vulgarisation s’est vraiment démocratisée à partir des années 70 mais assez peu dans les pays francophones européens. La vulgarisation avait alors surtout pour but de susciter la curiosité mais elle ne donnait pas accès au pourquoi et au comment. Elle suscitait l’émerveillement à travers la spectacularisation de la science ce qui a conduit à une mythification des sciences et cela a creusé davantage le fossé entre le monde scientifique et le reste de la population. Aujourd’hui, les objectifs de la vulgarisation scientifique sont plus divers, on cherche à donner plus d’autonomie aux citoyens et surtout à développer leur esprit critique.

De nos jours, à l’ère post-vérité et de l’omniprésence des réseaux sociaux, la vulgarisation scientifique montre plus que jamais son importance. Les sciences sont au cœur des débats de notre société et elles intéressent de plus en plus la population. Vulgariser les connaissances scientifiques, c’est essentiel à la démocratie, ça participe à développer un œil critique et nuancé face aux faits qu’on nous présente.

La science est multiple et vulgariser demande d’avoir des connaissances dans des domaines variés. Un certain nombre de vulgarisateur·rices scientifiques du milieu du journalisme et de la communication ont apporté beaucoup en sensibilisant un vaste public grâce aux mass-medias. Mais aujourd’hui, ne faut-il pas compléter ce travail par un approfondissement et une diversification des sujets traités en permettant aux scientifiques eux-même de vulgariser leur travail ?

  • Comment se distancier de l’image d’une science élitiste et hermétique ?
  • N’est-il pas important que les scientifiques soient capables d’aller vers le public, d’expliquer eux-même leur travail et leur démarche vers le grand public mais également auprès des journalistes et entre pairs ?
  • Est-ce un bon moyen pour mettre en avant la diversité et la complexité des domaines d’études scientifiques actuels et de cette manière, amener les citoyen·nes à développer un oeil critique et nuancé face aux faits qu’on leur présente ?

Ces questions seront abordées au cours de cette conférence en ligne par le panel d’intervenants présenté ci-dessous, ce 21 décembre de 12h à 13h30.
L’inscription est gratuite mais obligatoire via le lien suivant.

INTERVENANTS :

Introduction par Patrice Goldberg de Matière Grise

Matière Grise a organisé en septembre dernier, les trophées Matière Grise de la vulgarisation scientifique. Un événement qui se pose en symbole de renaissance mais aussi de remerciement à l’égard des scientifiques qui n’ont pas hésité à donner de leur temps, non seulement pour leur travail mais également comme vecteurs d’informations en direction du citoyen. Patrice Goldberg nous expliquera pourquoi cette volonté de mettre en avant ces scientifiques à la pointe à la fois dans leur domaine mais également en vulgarisation scientifique.

Laura Matthys

Laura Matthys est médiatrice scientifique, créatrice de projets pédagogiques innovants et comédienne. Elle est formatrice et coordinatrice du certificat en vulgarisation scientifique de L’Ihecs Academy et animera le webinaire.

Guillaume Caulier

Guillaume Caulier fait partie du laboratoire de Biologie des Organismes Marins et Biomimétisme (BOMB) de la Faculté des sciences et dans ce cadre il s’intéresse aux organismes marins cohabitant en association symbiotique. Guillaume Caulier s’est vu récompensé pour son travail de vulgarisation scientifique à propos des concombres de mer, un partage de contenu avec le grand public diffusé lors de l’émission scientifique de la RTBF, Matière Grise.

Jérémy Grosman

Chercheur en philosophie des techniques et des sciences, Jérémy Grosman étudie les enjeux entre le public et les sciences et l’ingénierie. Dans notre société on a tendance à tracer une frontière entre les sachants et les ignorants et il nous montrera à l’aide d’exemple en quoi cette opposition est contreproductive, notamment avec la questions de la 5G qu’il a étudié. Certains exemples montrent comment l’expertise citoyenne a pu aider pour des questions scientifiques, notamment pour la question des OGM et des études sur le SIDA.

Il témoignera aussi de son expérience en tant que philosophe amené à comprendre des questions scientifiques et techniques. A quel niveau faut-il s’arrêter dans la description technique pour comprendre suffisamment les enjeux sociétaux d’une question scientifique ? Cette question sera illustrée notamment par la question de l’intelligence artificielle. Il témoignera également en tant que philosophe qui doit communiquer et vulgariser ses résultats de recherche.

Marie José Gama

Marie José Gama a été directrice d’Inforsciences à l’ULB pendant de nombreuses années. Elle a également été jury au concours “Ma thèse en 180 seconde”. Dans ce cadre elle a pu observer pendant ces années comment les chercheurs et chercheuses peuvent communiquer leur recherche au public. Quels sont les actions qui fonctionnent et qui permettent au grand public et aussi aux jeunes de comprendre les sciences et de cette façon mieux saisir les différents enjeux de sociétés qui s’articulent autour de ces connaissances techniques et scientifiques. On verra quels sont selon elle les défis de la vulgarisation et communication scientifique d’aujourd’hui et de demain.

Célia Sapart

Célia Sapart, originaire de Suisse, est une chercheuse de renommée mondiale, en sciences environnementales, climatologue, spécialiste de la glace et des gaz à effet de serre. Elle a été confronté à plusieurs reprises à une mauvaise interprétation de ses recherches et suite à un sentiment d’impuissance face à l’inaction politique et des entreprises face à l’énorme défi environnemental qui nous attend elle a décidé de s’impliquer autrement. Célia s’engage comme experte climat dans différentes organisations et est actuellement directrice communications et sciences climatiques de l’association CO2 Value Europe à Bruxelles. Cette association a pour but de promouvoir les technologies de recyclage du CO2 et défossiliser l’industrie. Elle décryptera avec nous le fonctionnement et les enjeux de la communication scientifique avec les industriels et les grandes entreprises. Elle nous présentera également ses actions de communication vers le grand public notamment avec la réalisation d’un film documentaire et son livre « Sol au Pôle Nord », qui a pour vocation de sensibiliser les enfants à la situation climatique et de les encourager à y apporter des solutions.