Après le succès de la première édition, IHECS Academy relance son certificat en (auto-)management d’artistes, dans le but d’outiller les artistes et les managers d’aujourd’hui et de demain. Interview du coordinateur de cette formation, Jérôme Ramacker, qui est également auteur, conférencier, consultant et formateur en communication culturelle.
Comment cela se passe-t-il actuellement pour un artiste qui veut tirer son épingle du jeu? Comment peut-il communiquer son projet artistique?
Pour attirer l’attention des médias ou des programmateurs, il s’agit de se démarquer, d’affirmer sa singularité. Il ne faut pas viser trop grand du premier coup. Se faire (re)connaître puis fidéliser un public peut prendre du temps. L’artiste doit comprendre que ses outils de communication prolongent son projet. Ils ne servent pas uniquement à de la promotion. Ils doivent être créatifs, ce qui paradoxalement n’est pas toujours le cas dans un secteur culturel plutôt enfermé dans ses vieilles habitudes. Cela commence à changer heureusement. Oser le marketing culturel, c’est chercher la cohérence entre la démarche artistique et communicationnelle. Et ça, le public le ressent.
Quelles sont les structures d’accompagnement existantes, et sont-elles suffisantes?
Il existe plusieurs structures en Belgique pour accompagner les porteurs de projets artistiques. [..] Difficile de dire si elles sont suffisantes, ce qui est certain c’est que la demande augmente chaque année. Plusieurs chargés de diffusion ou managers de label ont même suivi mes formations destinées aux artistes. Un signe de plus d’un manque cruel pour la profession.
Avant la création de ce certificat, quelle formation existait pour les personnes qui veulent devenir managers d’artistes ou pour celles qui souhaitent s’auto-manager?
Comme le précise le SIEP sur son site dédié aux métiers, il n’existait, avant cela, pas de formation pour devenir manager d’artistes. Cela s’apprend sur le terrain, avec parfois des notions juridiques ou de marketing comme seuls bagages. La passion guide l’expérience. Il est évidemment possible de se former sur certaines compétences en cours de parcours.
Quels sont les atouts de cette formation créée par IHECS Academy?
Le premier atout est sa transversalité : la formation rassemble toutes les compétences utiles pour accompagner ou se lancer dans un projet artistique. Alors qu’elles sont généralement dispersées dans des catalogues à l’année, elles sont ici organisées dans un programme unique sur une durée restreinte: propriété intellectuelle, management, partenariats, stratégie de communication, financement, diffusion, etc. Le certificat veut donner à la fois des outils concrets et une connaissance des réalités sectorielles.
D’où viennent les formateurs et comment ont-il été sélectionnés?
L’autre atout majeur est la composition de l’équipe pédagogique. Les réseaux de l’IHECS et d’IHECS Academy m’ont permis de contacter plusieurs formateurs qui ont tout de suite répondu favorablement à l’invitation. J’ai également sollicité des experts dans leur domaine, des professionnels issus du terrain, avec qui je suis ravi de collaborer sur ce projet. Il faut dire que, à chaque fois que j’expliquais l’intention de cette nouvelle formation, tout le monde était très vite convaincu de sa nécessité. Une confirmation du secteur lui-même en quelque sorte qui a renforcé mon engagement à la concrétiser.
A qui s’adresse ce certificat et sur quels critères les candidats sont-ils sélectionnes?
La formation s’adresse à tous les (futurs) professionnels des arts de la scène, arts plastiques et création littéraire. Une pluridisciplinarité voulue comme une réponse aux enjeux actuels. Elle intéressera à la fois les artistes émergents, les managers d’artistes en activité et les jeunes diplômés d’une filière culturelle.
Le critère de sélection est le fait d’avoir un projet artistique, personnel ou à manager. Il faut pouvoir s’engager pleinement pendant les 5 mois car la formation est intense. On ne peut accepter que 20 candidat.e.s donc l’homogénéité du groupe sera prise en compte. Sinon pas de critère lié au diplôme, à l’âge ou à l’expérience (au contraire, les émergents sont les bienvenus), la formation est accessible à toutes et à tous !
A ce propos, quels sont les profils des participants qui ont participé à la première édition ?
Les participants à la 1ère édition avaient entre 1 et 4 ans d’expérience dans le management d’artiste. C’était un choix collectif de l’équipe d’accompagner les jeunes qui se lancent, même si certains avaient déjà un autre bagage dans le milieu culturel. Ils venaient de différentes disciplines : musique, art de la scène, cinéma, etc. La transversalité est une autre particularité voulue dans la formation, qu’on retrouve aussi chez les intervenants.
Quelle a été l’évolution des participants, depuis leur premier jour de formation jusqu’au jury ?
Nous avons vu évoluer leur projet au fil des semaines, notamment dans la manière de se présenter. Il y avait quelque chose de plus assumé, avec une compréhension affinée de la réalité professionnelle. Ils sont sortis du nid, prêts à s’envoler.
Quel bilan tires-tu de la première édition ?
Le bilan est très positif, tant au niveau des retours des participants que du secteur: la formation répond qualitativement à la demande. En tant que coordinateur, j’ai apprécié également la fluidité quasi naturelle avec laquelle elle s’est déroulée. Tout le monde était motivé par l’enjeu de créer un programme qui n’existait pas en Belgique. Cela a donné une vraie générosité et authenticité aux contenus pédagogiques. Des résultats encourageants pour la suite…
A quoi peuvent s’attendre les participants de la prochaine édition ?
Pour cette 2ème édition, nous gardons la même formule gagnante, en étalant sur un mois supplémentaire pour permettre une meilleure application concrète des conseils aux projets personnels.
Je garde cependant la surprise pour les intervenant.e.s externes aux tables rondes qui sont toujours des rencontres enrichissantes et complémentaires aux expertises des formatrices et formateurs.
Certificat en (auto-) management d’artistes, du 7 février au 29 juin 2023
Les inscriptions sont ouvertes dès maintenant et ce jusqu’au 6 janvier 2023.